8 milliards et moi et moi et moi

Nous sommes déjà à la fin de l’année… 2022 a passé encore plus vite que 2021. Beaucoup de choses se sont succédées et les événements ont été nombreux. Il y a une chose ou plutôt un chiffre que je retiendrai. Depuis novembre, nous sommes 8 milliards d’êtres humains sur la planète.

Le chiffre est abstrait… et est aussi le résultat d’une estimation. Il y a énormément de naissances et de décès qui échappent à l’enregistrement. On a environ 70% des naissances qui sont enregistrées, et donc 30% qui échappent à l’enregistrement. Et au niveau des décès, la situation est plus critique encore, puisqu’on a deux tiers des décès qui ne sont pas enregistrés.

Personne ne peut dire exactement quand nous avons atteint ce chiffre. Un lundi après-midi ou un vendredi à 21h44 ? Une chose est sûre, il n’aura fallu que 11 ans pour atteindre le milliard supplémentaire. En un peu plus de 200 ans, nous nous sommes multipliés par 8. Les prévisions sont même d’atteindre les 9,7 milliards d’ici 2050. On estime aujourd’hui qu’il y a 2,3 enfants par femme dans le monde et on remarque que la croissance démographique est globalement forte dans les pays pauvres. Dites: «Surpopulation.» Le temps de prononcer ce mot, trois enfants sont nés dans le monde. Alors notre planète peut-elle accueillir autant de monde ?

Comme le dit Amid Faljaoui dans sa chronique, 8 milliard est un chiffre qui devrait nous réjouir au lieu de nous angoisser. Si nous sommes si nombreux c’est grâce au progrès de la science et de la médecine. Fin du 19e siècle et début du 20e siècle, le taux de fécondité était, en moyenne, de 6 enfants par femme. Mais ce chiffre est compensé par les maladies, les morts naturelles, les épidémies, les guerres et les famines.

L’Inde devant la Chine. L’Inde, pays de 1,4 milliard d’habitants, qui deviendra le plus peuplé du monde en 2023, surpassant la Chine, devrait connaître ces prochaines décennies une explosion de sa population urbaine avec des mégapoles déjà surpeuplées et en manque d’infrastructures essentielles. A Bombay, 40 % environ de la population vit dans des bidonvilles, des zones de misère surpeuplées, constituées de baraquements de fortune, pour la plupart dépourvues d’eau courante, d’électricité et de sanitaires.

Mais quel est l’impact de la démographie sur l’économie ? Les progrès de la médecine, les conditions sanitaires, notre alimentation font vivre plus longtemps.

L’homme doit dès maintenant réfléchir à l’équilibre à trouver à long terme et l’urgence sont les prochaines décennies en raison de l’inertie démographique que personne ne peut contrôler. Par contre il est possible d’agir sur les modes de vie en les rendant plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources naturelles. Selon l’ONU, le pic de la population mondiale sera de 10 milliards en 2080. Loin des craintes d’une « bombe démographique » incontrôlable, pointée dans les années 1960, il est aujourd’hui admis que la croissance humaine ne sera pas éternelle. Selon certaines estimations, en 2080 le nombre de terriens commencera à décroître mais aussi à vieillir. Moins d’enfants, plus de centenaires. D’où la question : que sera notre économie en Europe avec de moins en moins d’enfants et de plus en plus de seniors ? Un pays de personnes âgées croît plus lentement qu’un pays à forte densité de jeunes. « Notre économie basculera de la consommation vers l’épargne. Bascule nécessaire pour financer les retraites et l’inflation » souligne aussi Amid.

Reste que la Terre n’a pas atteint la cote d’alerte. Elle a la capacité d’héberger plus que les huit milliards d’êtres humains d’aujourd’hui. Il n’existe pas d’optimum démographique. Une planète de 20 milliards d’habitants qui se comportent très bien en termes de sobriété et de respect de l’environnement peut être plus viable qu’une planète avec 3 milliards d’habitants qui dépensent le niveau de ressources du monde occidental.

Je profite aussi pour souhaiter de la part de Happy Hours Market,  une très belle année 2023 à nos 8 milliards de congénères. Une année riche et pleine de surprises, d’amour et de passion. Crédit photo : Libération